Reliques au Carmel

Sœur Elisabeth de Jésus,  supérieure du Carmel de Beaune de 198?-2001 nous en donne l’explication  et nous avons pris contact avec le  Musée d’Art Sacré à  DIJON.

    Lors de notre départ en 2001, nous avons dû mettre en dépôt au Musée d’Art Sacré à Dijon, un grand nombre de nos reliques et n’en garder qu’une petite partie relative surtout à ce qui touchait la Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement et la vie spirituelle de la Communauté.

    Nous n’avions pas de liste de ces Reliques, sinon une relation assez courte de l’Enquête canonique faite par le Diocèse en 1868 et rapportée par la sœur archiviste d’alors dans un de nos registres communautaires.

    En 2002, coup de théâtre ! Monsieur Rogé, des Archives Diocésaines de Dijon, envoie à Nevers une photocopie complète d’un Dossier de 18 pages découvert par hasard dans les multiples liasses de papiers des Archives du Diocèse.

    Ce dossier donne la liste complète de toutes les reliques que nous possédions avec souvent leur provenance et les noms des Saints présentés dans les reliquaires.

    Cette Enquête fut faite donc en 1868, au nom de Monseigneur Rivet, Evêque de Dijon, par Le Vicaire général assisté d’un prêtre Aumônier des Carmélites. Ils choisirent deux Sœurs comme secrétaires, et en présence de la Mère Prieure, de la Mère sous-Prieure et de deux autres Sœurs que l’on appelait ’dépositaires’, ils procédèrent à la reconnaissance de l’authenticité d’un grand nombre de ces reliques. Les Religieuses furent appelées à «déposer sur la provenance et la conservation de ces Restes sacrés ».

    Les Sœurs présentaient les reliquaires les uns après les autres tandis que les secrétaires écrivaient le descriptif des tableaux ou reliquaires présentés, y ajoutant les noms des saints.

    Il est relaté que les 4 Sœurs ayant présenté les deux premiers tableaux,

    « Ont déposé qu’elles avaient appris des Anciennes Religieuses appartenant avant la révolution au Carmel de Beaune (c’est-à-dire, au Prieuré St-Etienne) que ces deux reliquaires étaient exposés à la vénération publique avant la dite révolution dans l’Eglise de leur Monastère ; qu’ils furent portés au district de Beaune lors de la dévastation des Eglises, qu’ils furent soustraits à la profanation et conservés par la famille de la Mère prieure et rendus par cette famille à la Communauté lorsque celle-ci put se réorganiser »

    Entre autres Reliques, nous possédions des parcelles de la Vraie Croix. « Des parcelles furent enchâssées dans une croix d’argent à laquelle fut annexée la déclaration suivante inscrite dans une charte en parchemin dont les caractères sont du XVII° siècle : Notre Seigneur Jésus-Christ fit connaître à notre Bienheureuse Mère Marie de la Sainte Trinité que la vraie Croix que l’on garde dans ce monastère, enchâssée dans de l’argent était le véritable bois sur lequel Il avait accompli la rédemption du monde ».

    Les mentions de la vraie croix se retrouvent plusieurs fois dans la liste de ces reliques. Ainsi les Sœurs du carmel de Dijon s’étant réunies aux Carmélites de Beaune après la révolution, ont apporté leurs trésors. Il est question de 4 reliquaires en bois doré dont le plus grand contient des parcelles de la vraie croix.

    Le Crucifix placé sur l’autel de l’Avant-Chœur, avec les instruments de quelques objets relatifs à la Passion du Seigneur, ne sont pas mentionnés explicitement dans la liste des reliques. Mais ils sont bien définis sur la relique elle-même. Peut-être y a-t-il un authentique derrière la croix ou dessous ? ou ce dernier a été perdu ?

    Cependant on trouve il est vrai, dans les Authentiques (Papiers attestant de la vérité des reliques qui y sont conservées) des mentions de :

    « Une Pierre de la grotte de Gethsémani, la Couronne d’Epines. L’authentique a été signé et daté d’Autun le 30 août 1872 et contresigné et daté de Beaune le 15 mars 1902 »

    « La relique de la Colonne de la flagellation du Christ – certificat daté de Rome 20 avril 1880 »

    « Un Authentique auquel est fixé la relique de la Sainte Lance du Christ, daté d’Ancône le 27 mai 1749 »

    Ces Authentiques seraient-ils alors ceux des reliques identifiées sur cette Croix de l’autel de St Etienne ?

    La ‘pierre de Gethsémani’ serait-elle en rapport avec ce que l’Authentique appelle : Une Pierre de la grotte de Gethsémani ?

    L’Arc de l’Ecce Homo, en rapport avec ce que l’Authentique appelle : Relique de la Colonne de la flagellation ? (La Colonne de la Flagellation n’était peut-être pas loin de l’Arc de l’Ecce Homo et avec les siècles les deux sont rapprochés).

    La Sainte Couronne d’épines aurait aussi son authentique puisqu’elle est signalée dans le 1° authentique à côté de la Pierre de la grotte de Gethsémani

    Tous les autres Authentiques attestent de la vérité des reliques des Saints nommés. Il y en a une foule considérable, des plus anciens aux plus récents. La plupart viennent de Rome ou offerts en cadeau pieux aux carmélites ou demandés par elles. En 1834, des Carmes venant de Rome laissèrent aux carmélites de la Rue du Rempart de tels souvenirs. Des amis pèlerins, des bienfaiteurs rapportaient toujours quelques traces des martyrs de Rome ou autres.

    L’authenticité des reliques est soumise à la Sacrée Congrégation pour le Culte des saints. C’est pourquoi, des Enquêtes sont faites et tout est mis sous scellés, sous l’autorité de l’Evêque du lieu.

    Pour ce qui est des reliques de St Etienne, il est écrit que l’autel de la Chapelle du Carmel contient des reliques de St Bénigne, St Cosmes et St Etienne, Premier martyr. (Registre 9 G, p.66)

    Le dossier de la liste des reliques mentionne plusieurs fois des reliques de St Etienne. Dans la célèbre Croix d’argent, il est mentionné qu’il y a dans un compartiment au-dessous une parcelle des os de St Etienne. Comme on ne peut mettre sur le même plan la relique de la vraie Croix avec les reliques des saints, ils doivent être placés au-dessous (Demande de la Sacrée Congrégation des Saints)

    Il est encore signalé un tableau contenant un médaillon venu de Rome et dans lequel se trouve une petite parcelle des os de St Etienne, premier martyr.

    Le Prieuré St Etienne devait posséder des reliques de ce Saint. Certainement, des reliques ont dû être rapportées et dans le Carmel de la Rue des remparts entre 1804 et ensuite celui de la rue de Chorey.

    A signaler : les reliques de St Flocelle à qui une chapelle latérale de la Collégiale Notre-Dame est dédiée. Avant de partir nous avons remis une relique de ce Saint au Père Chadeuf alors curé de Beaune.

    Les carmels de Dijon, Paris ( Rue de Saxe) et Aix en Provence, ( celui-ci nous a remerciées par l’envoi des reliques de Ste Félicité du don que nos Mères leur avaient fait d’une statue du Roi de Grâce) puis des bienfaiteurs aussi ont gratifié notre carmel de belles et précieuses reliques.

    Peut-être, les Authentiques n’ont-t-ils pas toujours été gardés avec les Reliques et inversement si bien qu’on ne retrouve pas automatiquement la relique qu’ils devraient accompagner. En quatre siècles, des trésors se perdent mais remercions le Petit Roi de nous en avoir tant gardé.

    Transcription du manuscrit

    Françoise ( en abrégé ) Deforges, ma commissionnaire, désire que son nom soit placé avec le mien aux pieds du St Enfant-Jésus et de notre Bonne Mère pour qu’ils nous protègent et dirigent pendant cette vie, afin que nous puissions les bénir et leur témoigner notre amour pendant toute l’éternité, disant dévotement et toujours avec St François ( en abrégé ) – Xavier :

    « Jésus, l’amour de notre cœur, regardez-nous d’un œil favorable et vous, Vierge Sainte, soyez-nous propice ; Notre Seigneur Jésus-Christ, considérez vos sacrées plaies et souvenez-vous qu’elles nous donnent droit de vous demander ce que nous voulons :

    Grâce et miséricorde pour nous et pour nos frères coupables, en particulier pour tous les membres qui composent nos familles et pour toutes les personnes qui se sont consacrées à vous ( rayé ) spécialement à vous tant dans les maisons religieuses que dans le monde »

    Ainsi soit-il

    A. De Joux

    Dans le petit livret des DONS, on trouve à la p. 4 et pour l’année 1860 environ :

    Madame de Joux a offert la statue de Ste Anne faisant lire la Vierge Marie ….

    (Est rajouté au crayon par la sœur archiviste : il s’agit de la statue de Ste Anne qui se trouve au clos.)

    L’écriture du parchemin semble plus ancienne qu’une écriture des années 1860. A considérer. Serait-ce alors un ancêtre de Me de Joux dont il est question dans ce parchemin…. ?

    Nous remercions le musée d’art sacré à Dijon pour l’envoi des photos des reliquaires du Carmel de Beaune liés à Saint Etienne suite à notre demande.

    D é p ô t d u C a r m e l d e B e a u n e, M u s é e d ’ a r t s a c r é, D i j o n

    ( p h o t o F r a n ç o is P e r rod in ) – e x c e p t é p o u r l e s a u t h e n t i q u e s

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