Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus

Au centre le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, dans le jardin de l’accueil du Carmel de Beaune

Ce Père, Carme, tour à tour, définiteur général de l’Ordre du Carmel, Provincial, Fondateur de l’Institut  séculier ‘’ Notre-Dame de Vie ‘’,  aimait s’arrêter au fil de ses missions, aux  pieds de l’Enfant-Jésus de  Beaune pour lequel il avait une grande dévotion.

            Je sens que les questions se pressent dans vos cœurs. Comment l’avait-il connu ?

Patience : lisez la belle histoire !

Il était d’usage dans nos carmels de fêter les centenaires de nos Saints et pour ce faire, d’organiser des triduums, célébrations, processions, prières spéciales, enseignements. Les prieures faisaient appel à des prédicateurs de renom  ou du moins qui pouvaient le devenir.

C’est ainsi qu’en 1927, à l’occasion du deuxième centenaire de la Canonisation de notre Père St Jean de la Croix,  Mère Marie-Louise du Saint-Sacrement, prieure du carmel de Beaune ( décédée en 1965 ), écrivit à Mère Agnès, sœur aînée de la Petite Thérèse avec laquelle  elle entretenait une relation des plus fraternelles, pour lui demander quelques noms de Carmes susceptibles de prêcher un Triduum à Beaune.

Mère Agnès lui communiqua 3 noms. Parmi ceux-ci, un certain  jeune Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus. Tout de suite conquise par son nom de religion, la Mère s’empressa de l’inviter  à prêcher ce triduum. Ce qui eut lieu. C’est ainsi que pour la première fois  et ce ne serait pas la dernière, le Père fit connaissance du Roi de Grâce, dont Lisieux  possédait une réplique.

Par la suite une belle relation s’établit entre le Père, notre carmel et tout spécialement  Mère Marie-Louise que Père Marie-Eugène tenait en  très haute estime. Les saints reconnaissent les saints.

Là, ne s’arrêta pas l’histoire. Elle ne faisait que commencer. Lorsque sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, Père M. Eugène se sentit poussé à établir ce qui deviendra l’Institut séculier de ‘’ Notre-Dame de Vie ’’, les premiers membres qui y entrèrent lui furent envoyés par Mère Marie-Louise

En effet, le Père a toujours souligné le rôle qu’avait  eu cette  Mère dans la venue  des trois premiers membres féminins de l’Institut. Celles-ci étaient venues auprès d’elle  chercher la lumière sur leur avenir. Elles y avaient été orientées grâce au Père Miel, Jésuite,  qui était le frère de Mère Marie-Louise. Docile à l’Esprit, Mère M. Louise sentit que la vocation de ces  jeunes femmes n’était pas pour le Carmel  tel quel. Elle les adressa au père Marie-Eugène. Ces trois jeunes femmes vinrent au Petit Castelet  en 1929. C’est par elles que commencèrent à Marseille les cours d’Oraison  données par  Père Marie-Eugène et 3 ans après en 1932, le Père fondait l’Institut. Il rattachait toujours les origines de son Institut au souvenir de Mère Marie-Louise.

Comment fréquenter le carmel de Beaune sans se laisser toucher par la grâce de l’Enfant-Jésus ?

Cette grâce il en vivait et savait  y préparer les âmes et les cœurs. C’est ainsi qu’en 1968,  lors de leur visite annuelle à notre carmel,  les fils et filles du Père Marie-Eugène nous partagèrent les souvenirs de leur  Père. Un prêtre de la branche sacerdotale  rapporta un passage d’une homélie du Père : «  Dieu vous a appelées, disait-il à ses filles, et vous êtes venues pour vous mettre à son service, dans une vie d’action et de contemplation. [.. .] La voie la plus sûre pour atteindre la contemplation, c’est l’obéissance.

Et voilà pourquoi l’Enfant-Jésus doit être votre modèle »

Sa confiance en Lui était très grande et il engageait chacun à le prier avec beaucoup de foi.  Un des responsables des prêtres de N. Dame de Vie rapportait qu’en 1966, passant par Beaune, le Père lui avait dit, alors qu’il rencontrait la Communauté,  «  Allez prier l’Enfant-Jésus, demandez-lui ce dont vous avez besoin, Il vous l’accordera »

Un autre témoignage complète celui-ci : Après s’être assuré  que cette  personne ou une autre, avait prié l’Enfant-Jésus, le Père garda le silence puis  conclut en disant : «  Maintenant, récitons le chapelet pour remercier ».

Le Père aimait à répéter : « L’Enfant-Jésus s’est penché sur nous dès le début ». En effet,  dès l’origine de l’Institut Notre-Dame de Vie, l’Enfant-Jésus s’imposa comme  «  Le Petit Fondateur ».  C’est pourquoi, chaque année  les membres organisaient un pèlerinage à Beaune en son honneur y célébrant la Messe votive de l’Enfant-Jésus.

Quant à la Vénérable Marguerite  du Saint-Sacrement,  rappelons l’admonition faite, non sans humour,  par le Père  Marie-Eugène, lors de sa visite avec le Père général en Mai 1948  à notre carmel :

« Il nous engagea vivement  à demander les deux miracles  et nous dit que la Cause  aboutira très vite ensuite, le Postulateur de la cause étant très actif et l’Avocat du diable : un bon diable ! » …

Confions-lui à nouveau cette cause qui ne peut être qu’à la gloire de l’Enfant-Jésus Roi de Grâce.

Et pourquoi ne pas rêver  …. de voir un jour Place St-Pierre, une peinture représentant La Vénérable Marguerite tenant l’Enfant-Jésus dans ses bras ? 

D’après les Chroniques Communautaires,
Sœur Elisabeth de Jésus

« Vienne ton Règne Enfant-Jésus »….
selon le beau chant de N. Dame de Vie.
Chanté au Sanctuaire de l’Enfant-Jésus

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