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Entrée en Carême avec Marguerite

 

« Le temps de L’Amour patient et sans limite »

En cette veille d’Entrée en Carême, nous allons rejoindre notre Sœur Marguerite non plus aux pieds de Jésus – Enfant, couché dans une crèche, mais nous allons la retrouver aux pieds d’une croix, une immense croix. Nous la contemplerons avec ses yeux et son cœur.

Comme le rappelle si bien le Père Antoine-Marie dans sa petite Vie de Marguerite :

«  De même que le Calvaire a achevé l’œuvre de notre Rédemption commencée à la crèche, ainsi c’est aussi la Croix qui donnera son dernier cachet à l’œuvre de sainteté de Marguerite commencée dans sa dévotion si extraordinaire pour la Sainte Enfance du divin Rédempteur »

Christ en croixAprès l’avoir instruite à l’école de sa crèche, Notre Seigneur lui enseigna ‘la science de sa croix’, beau terme repris par Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein).

« Le Maître commença par enflammer son cœur de l’amour de la croix. Dans ce but, disent les Mémoires, il lui fit voir dans une vision une Croix dont le sommet s’élevait jusqu’aux cieux, dont le pied touchait le fond des abîmes et dont les bras atteignaient les extrémités de l’univers. Lui découvrant ensuite les secrets de ce mystère, il lui fit comprendre comment par la croix nos droits au ciel fermé par le péché nous furent rendus. Comment l’efficacité de cette croix avait consolé les patriarches dans les limbes, rétabli la paix entre le ciel et la terre et uni les siècles passés et futurs dans la même foi.

C’est dans les profondeurs de la croix qu’elle connût que les saints ne sont parvenus à la sainteté que par la croix, en elle seule aussi, les pécheurs retrouvent le salut et la vie. Ravie de tant de lumières, la petite épouse s’écriait : « O sainte Croix, notre unique espoir, ô arbre de vie à nul autre pareil. Sans toi le genre humain serait encore dans l’infamie du péché, sans toi les pénitences des anachorètes, les souffrances des martyrs seraient de nulle valeur. »

Le divin Sauveur montrant ainsi à sa petite épouse les trésors renfermés dans la croix enflamma son âme d’un immense désir pour la souffrance au pont de dire avec sa séraphique Mère (Thérèse d’Avila) :  «  Ou souffrir ou mourir » et Jésus de lui répondre :

« Désormais ta vie comme la mienne ne sera que croix et martyre. Tu ne vivras que pour souffrir ».

 

A un Religieux venu la consulter et lui demandant si ses douleurs l’empêchaient de s’appliquer à Dieu, Sœur Marguerite répondit :

« Non mon Père, au contraire, elles m’élèvent à lui davantage »

– Comment cela ?

– La joie de souffrir quelque chose pour le Saint Enfant Jésus nous unit à lui. »

 

Laissons Notre Vénérable se livrer à l’Amour incandescent du Dieu Vivant. Et poursuivons généreusement, amoureusement et humblement le sentier de nos vies où nous précède Jésus.

Il connaît chacune de ses brebis, et ne nous demandera pas plus que nous le pourrons.

Pâques 1632

« Ayant laissé Notre petite Marguerite vivre les 40 jours de Carême en compagnie de son Seigneur qu’elle a suivi pas à pas du désert à la Croix, nous la retrouvons en ce grand jour de Pâques. Nous sommes au Dimanche 11 avril 1632.

Que se passe-t-il ce jour-là ?

 Ce fut, disent les Chroniques, un Jour de triomphe et d’allégresse, comme il l’avait été pour son divin Epoux.

«  Pendant un ravissement qui précéda la communion, l’ineffable joie du ciel lui fut révélée. Elle participa aussi et d’une manière très spéciale, à la grâce propre de ce mystère, selon le bon plaisir de Jésus-Christ et la part qu’elle avait eue à ses souffrances et à sa mort.
Sa face resplendissait d’une si vive lumière et toute sa personne était revêtue d’une si grande beauté et d’une telle majesté qu’on la croyait déjà au ciel. Le divin Sauveur prit un empire absolu sur tous ses sens, la sépara encore plus de la terre et en fit une nouvelle créature selon Dieu, mais si pure et si sainte qu’elle ne respirait, ne désirait et ne goûtait que les choses du ciel où elle demeurait déjà comme sa véritable patrie ».
(Reg 32. f° 226 et s.)

«  Le Fils de Dieu la prit derechef pour son épouse, la para de tous les ornements conformes à sa prérogative de nature ressuscitée. Il l’associa à Sainte Madeleine pour participer à la gloire de sa résurrection, comme il la lui avait associée pour le pleurer dans le sépulcre. Il lui donna St Jean l’Evangéliste pour l’aider à marcher dignement dans la sainteté de sa vie nouvelle. Enfant prédestinée, elle passa du dimanche de la résurrection à l’Ascension dans une élévation d’esprit admirable et un dégagement complet de la terre.

Les sœurs, ses compagnes étaient ravies, la Mère Marie de la Trinité, elle-même, qui avait grâce pour la conduire et connaissait par une lumière divine ce qui se passait en son âme, se sentit pénétrée d’un tel sentiment d’honneur et de révérence à son égard, qu’elle n’osait plus l’interroger sur quoi que ce fût qui la concernât. Elle la laissa aux soins et à la conduite de Jésus-Christ, sans lui parler ni rien lui demander, comme elle avait coutume de le faire auparavant.

Il serait difficile, impossible même de rapporter les grâces et les faveurs singulières que cette âme toute céleste reçut de son Epoux pendant les quarante jours qui suivirent la résurrection. Nous dirons seulement qu’elle les nommait des ‘ grâces de manifestation et de lumière’ qui dépassaient de beaucoup toutes celles dont Dieu l’avait comblée auparavant et la purifiaient d’une manière plus excellente encore ».
( Reg 32, f° 227 et s)

Réjouissons-nous de la surabondance de grâces et de faveurs dont Notre-Seigneur comble ses Saints et réjouissons-nous tout autant, car nous aussi, nous comptons à ses yeux et nous sommes appelés, chacun selon notre grâce et en pure foi, à vivre de sa Vie divine, don de sa Résurrection. Alléluia, Alléluia. !

Le voyage du Fils de Dieu en Egypte

Entretiens de Marguerite du Saint Sacrement sur le voyage du Fils de Dieu en Egypte

Entretiens sur le voyage du Fils de Dieu en Egypte
(Extrait du livre du Père Amelotte, édité en 1679)

 

Il n’est rien de pareil, ce me semble, aux lumières que cette âme admirable avait reçues sur le voyage du Fils de Dieu en Egypte. Elle dit que la Sainte Vierge n’eut connaissance qu’il fallût porter l’Enfant Jésus en Egypte, que par le témoignage de saint Joseph ; que ce fut à lui seul que le commandement en fut adressé, non que la sainte Vierge ignorât que son Fils devait faire ce voyage ; car elle savait ce que les Saintes Ecritures en avaient prédit, par ces termes, j’ai appelé mon Fils en Egypte, lesquelles elle entendait non seulement selon la lettre, mais encore selon tous les mystères cachés sous l’écorce des paroles. Mais elle n’en apprit le temps que par la bouche de Saint Joseph, ce qui fut une providence divine, afin qu’elle eût plus grande matière d’obéissance, de résignation et de sacrifice.

Elle dit que le Saint Enfant Jésus fut porté en Egypte peu de jours après la Purification de la Sainte Vierge, que le Saint Esprit les conduisit durant tout le voyage, comme il les avait conduits dans l’étable de Bethléem ; qu’ils demeurèrent en cette terre l’espace de sept ans. Ces sept premières années, dit-elle, ont été si dignes de Dieu, et ont rendu un honneur si particulier au Père Eternel, qu’il nous est impossible de le comprendre. Les anges adorent et révèrent ce bonheur et nous devons nous unir à eux pour adorer et pour aimer cet état, où le divin Enfant a été durant ces sept premières années qu’il a passées dans la terre d’Egypte.

Au moment que l’Ange avertit saint Joseph d’emporter l’Enfant Jésus en Egypte, toute la crainte qu’il avait d’Hérode, dont la tyrannie lui était fort connue, lui fut ôtée, et il reçut une assurance en son âme que l’Enfant Jésus serait en sureté en Egypte ; il marcha donc conduit par le Saint Esprit, et accompagné des saints Anges.

La sainte Vierge portait son Fils entre ses bras, et le regardant quelquefois avec un amour qui ne se peut expliquer, recevait de grandes lumières sur la fuite de ce Dieu Enfant. Elle entrait souvent en de hautes et amoureuses communications avec le Père Eternel, qui lui faisait comprendre les mystères de son Fils, et souvent avec les Anges, qui recevaient par elle des lumières sur l’Enfance de Jésus.

Elle dit que durant ce voyage le divin Enfant fut extrêmement travaillé du froid, et fatigué du chemin ; qu’il en pleurait quelquefois, et regardait sa sainte Mère, comme attendant d’elle quelque secours ; que la sainte Vierge qui l’aimait d’un amour de mère tendre et sensible, souffrait de grandes douleurs de le voir tant endurer, et que le mal de ce divin Enfant pénétrait l’âme de la sainte Vierge et de saint Joseph de telle sorte, que l’on ne saurait comprendre ce qu’ils souffrirent durant ce voyage.

Que le Père Eternel voulut conduire ces trois saintes personnes en cette terre, comme en un lieu de retraite et de solitude, afin de s’y glorifier en son Fils, et par son Fils, et de parler au cœur de la sainte Vierge et de saint Joseph. Aussi fut-ce en ce pays que la grandeur des mystères de l’Enfance fut clairement découverte.

L’Enfant Jésus, dit-elle, approchant de ce royaume, disposa divinement l’esprit des Egyptiens, et bien qu’il ne se fît pas connaître, sa puissance agit néanmoins sur eux, en telle sorte que la sainte Vierge et saint Joseph arrivant en Egypte, trouvèrent un accès facile auprès de ces Barbares, et il y eut des personnes qui les accommodèrent d’une petite maison, et qui leur donnèrent des choses nécessaires pour leur ménage. Ce peuple se sentit heureux de posséder cette sainte Famille ; il la regardait quelquefois avec admiration, selon qu’il plaisait à l’Enfant Jésus d’opérer en leurs âmes. Ils étaient étonnés de la conversation si sainte de saint Joseph et quelquefois le divin Enfant leur faisait voir un petit éclat de sa divine beauté et de sa douceur et il agissait sur leurs esprits par une certaine application de sa puissance, par laquelle il attirait ce peuple à l’aimer. Néanmoins il imprimait sur eux un si grand respect envers lui, et envers la sainte Vierge et saint Joseph, qu’aucun d’eux ne pût jamais prendre la liberté de traiter avec eux comme avec d’autres personnes, n’y n’osa jamais approcher de lui qu’avec crainte et avec révérence. Jamais aucun des Egyptiens ne l’a baisé ni tenu par la main, ni n’a pris auprès de lui ni sur lui aucune sorte de liberté, tant ils étaient portés au respect envers cet adorable Enfant, dont ils admiraient la beauté et la perfection, toutefois sans le connaître plus avant, car il ne se manifesta pas à eux, mais seulement il agit sur leurs cœurs par sa puissance, et les obligea à cette retenue.

Elle dit que cette humanité des Egyptiens ne leur était pas naturelle, qu’ils n’eussent pas reçu d’autres personnes étrangères, comme cette sainte Famille : mais que Dieu fit sur leurs cœurs un effet de sa divine puissance, et les disposa de telle sorte, que saint Joseph, et la sainte Vierge ne furent point obligés à mendier leur vie, encore qu’ils fussent très pauvres : chaque jour Dieu par sa providence faisait naître le moyen à saint Joseph de gagner par son travail ce qui était nécessaire pour entretenir sa sainte famille.

Elle dit que le temps de la sanctification des Egyptiens n’étant pas venu, ils ne reçurent point de grâce justifiante ; que l’Enfant Jésus ne se manifesta point à eux quoiqu’il agît puissamment sur leurs esprits pour les tenir en respect et en révérence ; que ce respect fut de telle nature qu’ils n’avaient point de parole en la présence du Fils de Dieu, de la sainte Vierge, et de saint Joseph. Qu’ils portaient un sentiment gravé dans leurs cœurs de la grandeur sacrée de cette sainte famille, qui les engageait secrètement à l’honorer et à l’aimer : mais qu’ils ne connaissaient ni le principe ni la nature de ce sentiment, et qu’il agissait dans l’âme de chaque particulier, sans qu’ils fussent capables d’en parler, ni de se le témoigner les uns aux autres. Elle dit que Dieu l’avait produit en eux en la manière dont il agit sur Caïphe, lorsqu’il prophétisa qu’il fallait qu’un homme mourût pour le peuple ; que la puissance de Dieu avait tenu sa langue, et l’avait fait parler, sans qu’il reçût aucun effet de grâce, ni qu’il en devînt plus vertueux : qu’ainsi Dieu avait excité et touché ce peuple sans qu’il en discernât l’effet, ni qu’il en fût rendu meilleur, étant demeuré dans son idolâtrie ; qu’il n’avait eu aucune part à la grâce du divin Enfant, quoiqu’il eût reçu l’impression de la souveraine Puissance, qui agit comme il lui plût sur lui et par lui.

Elle dit qu’encore que ces peuples fussent liés par le respect envers ses sacrées Personnes, en sorte qu’ils n’osaient les approcher ni les regarder, qu’avec une certaine crainte ; dont nous ne savons aucun exemple ; néanmoins lorsqu’ils étaient en affliction, de quelque nature qu’elle fût, ils ne voyaient jamais le divin Enfant, ni la sainte Vierge, ni saint Joseph sans ressentir une joie inexplicable dans leurs âmes, qui dissipait toutes leurs tristesses et toutes leurs peines.

Elle dit que jamais ces trois saintes Personnes n’eurent de communication familière avec ce peuple, que jamais le saint Enfant Jésus ne fit d’action puérile, qu’il ne se trouva jamais parmi les enfants des Egyptiens, mais qu’il se tint toujours auprès de la sainte Vierge et de saint Joseph, que les enfants même de ce pays le révéraient sans oser lui dire mot, ni se joindre à lui.

Elle dit que l’Enfant Jésus commença à marcher peu à peu, comme les autres enfants ; que ce fut le jour que sa sainte Mère le sevra, qui fut le jour de son incarnation vingt-cinquième de mars, quinze mois après sa naissance, et que par ses premiers pas il marcha vers la sainte Vierge et vers saint Joseph, ainsi que nous l’avons déjà marqué ailleurs.

Elle dit un jour ce qui suit : Le Saint Enfant Jésus a bien relevé les vertus durant son Enfance, car il a été de telle sorte dans l’innocence, qu’il ne s’est jamais abaissé aux puérilités des autres enfants : et jetant les yeux sur une image où le Fils de Dieu était représenté comme se recréant avec saint Jean : Mon petit Roi, dit-elle, votre innocence n’est pas là bien dépeinte, vous portez en vous la joie, la douceur et la bonté des petits enfants, mais vos mains divines n’ont pas fait cette action. Lorsqu’elle voyait des peintures où le Fils de Dieu était portrait, comme travaillant, soit de son métier de charpentier, ou balayant la maison, ou rendant quelque autre service à la sainte Vierge, et saint Joseph : Vous avez fait ces actions-là, disait-elle, et d’autres semblables pour nous montrer l’exemple, comme étant le plus humble de tous.

Elle dit que l’Enfant Jésus, la sainte Vierge et saint Joseph, sortirent d’Egypte en silence, comme ils y étaient venus, et que les Egyptiens se voyant privés de ces saintes et vénérables personnes, dont la présence leur avait apporté tant de joie et tant de consolation dans leurs peines, furent remplis d’une profonde tristesse ; que la divine puissance leur fit ressentir leur perte, sans leur laisser la liberté de témoigner leur douleur, et sans connaître davantage la dignité de cette sainte Famille.

Que le Saint Enfant Jésus entrant en Nazareth apporta une grande joie à toute la ville. Que les parents de la sainte Vierge en firent une réjouissance particulière, et que les enfants en furent tout émus, mais que cette joie n’était pas comme la nôtre, qu’elle fut produite de Dieu en eux, et accompagnée d’une profonde révérence.

Elle dit que la grâce de ce divin Enfant imprimait dans l’âme de tous ceux qui conversaient avec lui, un si admirable respect, que jamais personne ni grand ni petit n’a osé prendre la liberté de le caresser, comme l’ont fait d’ordinaire les enfants ; que cette faveur a été réservée à la sainte Vierge et à saint Joseph ; que tous les autres qui avaient le bonheur de le voir, l’aimaient et l’admiraient comme le plus beau et le plus parfait de tous les enfants des hommes, mais qu’ils demeuraient en sa présence dans un respect, que nous ne pouvons exprimer, parce qu’il était mesuré à la disposition que Dieu mettait en son peuple, auquel il voulait alors tenir les mystères de son Fils caché.

Le retour du saint Enfant Jésus d'Egypte

Petite Méditation  sur …

 Le Retour du Saint Enfant-Jésus,   d’Egypte

 

Depuis le 25 juillet jusqu’au 2 août, Notre  petite Sœur, Marguerite,  nous fait vénérer le Saint Enfant-Jésus en son retour d’Egypte.

                «  Le 25° de Juillet,  les membres de la Famille de l’Enfant-Jésus, honoreront cette Sainte Famille partant d’Egypte. Ils l’accompagneront en esprit durant son voyage, à quoi ils emploieront neuf jours. Ils honoreront les travaux, lassitudes et fatigues du saint Enfant, de la sainte Vierge et de saint Joseph qui vinrent tous à pied ; Ils considéreront la douceur du visage du saint Enfant, la gravité et la modestie de ses pas ; la sainte Vierge  et saint Joseph le tenant par la main, marchaient glorifiant Dieu, toujours en oraison. Le Saint Enfant se réjouissait d’aller au lieu où il devait être crucifié, car il désirait infiniment sa croix… » (Manuel de l’Archiconfrérie)

Ecoutons l’Evangéliste Matthieu nous faire  très sobrement le récit  de cet évènement

«  Quand Hérode eut cessé de vivre, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Egypte et lui dit : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère et reviens au pays d’Israël, car ils sont morts ceux qui en voulaient à la  vie de l’enfant.  Joseph se leva,  prit l’enfant et sa mère et rentra au pays d’Israël.

Mais apprenant qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place d’Hérode son père, il craignit de s’y rendre. Sur un avis reçu en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint s’établir dans une ville appelée Nazareth. 

Ainsi devait s’accomplir l’oracle des prophètes : On l’appellera Nazaréen »  (Mt Ch2, 19-23)

 

Les Pères Oratoriens, successivement supérieurs, ou  confesseurs  de Marguerite,  étaient imprégnés de ses pensées, de ses lumières, de ses réflexions. Ils  composèrent différentes méditations  relatées dans le Manuel de l’Archiconfrérie  et c’est à leur école  que nous allons emprunter les sentiments d’amour et de ferveur qui remplissaient le cœur de la petite Epouse de la Crèche tandis qu’elle méditait et accompagnait spirituellement le saint Enfant-Jésus dans ce voyage.

Voyage d’Eté comme l’appelait la tradition. Mais Il  n’eut  rien d’une villégiature et d’une belle randonnée en campagne.

Pas beaucoup d’arbres, d’eau, sinon  des oasis  de temps en temps, des couchers de soleil magnifiques,  mais surtout beaucoup de chaleur, de sable, de vent chaud, de cailloux.

Et il faut continuer d’avancer.

L’Enfant-Dieu a de bonnes jambes, il est grand, il a 7 ans (du moins c’est ce que  Marguerite pense  et  pourquoi pas, après tout !   7 est un chiffre parfait, un chiffre d’accomplissement. L’exil aura duré 7 ans. Cela suffit. Jésus est pressé,  Dieu son Père le sait, il ne veut plus le faire attendre. Jésus est si désireux de se rendre en Palestine, de connaître son peuple. On lui a tant parlé de son peuple, ce peuple auquel il appartient de toutes les fibres de son être,  Joseph et Marie lui ont  aussi   parlé du temple. Bientôt,  quand il sera grand,  il ira là-bas, à Jérusalem  et Jésus  rêve….

Son cœur est à l’unisson de Dieu son Père mais  comme un fils  très aimant, il n’a rien devancé, il a attendu  le signal du départ.

                «   Adorez la conduite toujours humble du divin Enfant.  Quoiqu’il  soit âgé de 7 ans,  disent les Pères Oratoriens,   qu’il fasse paraître sa raison et sa sagesse en toutes ses paroles, qu’il soit parfaitement  connu de la sainte Vierge et de saint Joseph, toutefois ce n’est pas lui qu’il leur déclare qu’il faut retourner en Judée. Il attend l’ordre de Dieu son Père par un Ange et il ne veut pas que cet ordre lui soit adressé, mais à St Joseph comme chef de famille ; de sorte qu’il n’attend pas seulement l’ordre de Dieu son Père, mais  encore celui de St Joseph. Divin Enfant, donnez-nous votre esprit de   docilité et de soumission et faites que le nôtre ne s’avance jamais en aucune chose  contre les règles de votre parfaite humilité »

 

La famille de l’Enfant Jésus

 

Marguerite et Sainte Thérèse d’Avila

Ouverture du 5° Centenaire de la Naissance de Sainte Thérèse d’Avila

 En cette Année Jubilaire Carmélitaine qui s’étendra du 15 octobre 2014 au 15 octobre 2015, la Petite Marguerite nous entraînera dans le sillage de la Madre Térésa dont elle fut une fille aimée et une disciple exemplaire.

Ses relations avec sa sainte Mère sont toutes spirituelles et célestes. Mais elles ont commencé par une humble obéissance à la Règle du Carmel et aux Constitutions de l’Ordre telles que celles-ci furent données par Sainte Thérèse. Son amour pour elle était tout à la fois filial, fraternel et amical.

 Beaune ayant été fondé par le carmel de Dijon en 1619, et Dijon l’ayant été en 1606 par Mère Anne de Jésus, une carmélite espagnole, fille de prédilection de notre Mère Sainte Thérèse, l’esprit de la Sainte d’Espagne régnait dans ces premiers couvents de France et chaque fondatrice de carmel avait à cœur de l’inculquer à ses sœurs.

 Ainsi, l’esprit d’obéissance, d’humilité, de grande simplicité, de joyeuse gaîté et de charité fraternelle, le tout vécu dans une grande ferveur spirituelle que venait soutenir un viril esprit de sainte pénitence et d’abnégation imprégnait les cœurs de nos premières carmélites. C’est dans ce climat tout carmélitain que la Vénérable parvint à un si haut degré de contemplation et de sainteté.

 Les Archives relatent plusieurs manifestations de Ste Thérèse à Sœur Marguerite :

 ‘L’année 1632 le lendemain du 4 mai le Saint Enfant-Jésus lui apparut au moment de la sainte communion et la remplit d’une nouvelle pureté sous la forme d’une manne céleste qui la fortifiait. Appelée pour être avec les anges du cortège de l’Agneau, elle fut en un instant revêtue de sa lumière dans les rayons de laquelle brillait Sainte Thérèse., toute éclatante de gloire. Ravie de voir sa très digne Mère, elle l’applaudit de toutes ses forces et lui chanta de sa voix la plus belle, cette invocation qu’elle répéta sans intermittence pendant près d’une heure : ‘Sancta Mater Thérèsa ‘. (Volume I, ch X M.Angèle)

‘ En octobre, le séraphique François d’Assise lui apparut … et voici Ste Thérèse, sa Mère bien-aimée, resplendissante de gloire. Très gracieusement, elle la reçut dans ses bras et lui promit qu’en son Ordre, elle ferait profession. Prie pour mon Ordre qui est en besoin lui dit-elle et lui recommanda certaines maisons et quelques âmes en particulier. La Sœur Marguerite en informa la Mère Prieure et lui parlât avec tant de lumière d’un couvent fort éloigné de Beaune et de ce qui le concernait que la bonne Mère ne fut très étonnée. Quelques jours après on sut en effet que tout s’y était passé tel que la Sœur Marguerite l’avait dit ‘ (Volume I, ch XII M. Angèle)

 ‘ (Année 1641) le jour de sa fête, notre Mère Ste Thérèse, lui apparût, rayonnante de gloire. L’Enfant-Jésus lui communiqua les rares qualités de la grande réformatrice du Carmel et en particulier sa charité envers Dieu, envers l’Eglise et envers les pécheurs Aussi fut-elle occupée à prier continuellement pour ces trois intentions. Ste Thérèse lui recommanda les besoins de son ordre, nombreux alors et lui fit de singulières faveurs. La petite épouse l’y intéressa à son tour et lui demanda de penser surtout à cette maison de Beaune, dont elle lui avait promis d’avoir soin’. (Volume I, ch XVI M.Angèle)

 ‘ (Un 15 Octobre) Ste Thérèse promit à Sœur Marguerite d’avoir un soin particulier du monastère (qui était très pauvre et demandait de lourds aménagements) et chargea notre Sœur d’assurer de sa part, la Mère Marie de la Trinité qu’elle pourvoirait à tout….. De plus elle lui manifesta la joie et la gloire qui lui revenaient au Ciel de la consécration du monastère à la sainte Enfance de Jésus-Christ et lui ordonna de prévenir de sa part la communauté qu’il fallait que toujours elle honorât ce mystère et ne s’en éloignât jamais quelques puissent être les efforts de l’enfer pour l’en détourner et pour abolir s’il était possible cette admirable dévotion dans le cœur de celles qui la gardaient si fidèlement’ ( Volume I ch XVII M. Angèle )

 ‘ Le 1° novembre, cette chère épouse fut admise à contempler la gloire du ciel. De nouveau le St Enfant-Jésus la revêtit de la robe nuptiale et transforma son âme en une sorte de vaisseau, capable de contenir ses dons et la grâce des saints à laquelle il voulait qu’elle participât. En effet chacun des bienheureux lui fit un présent du ciel : St Etienne lui donna sa force, Ste Madeleine, son amour, Notre Mère Ste Thérèse, l’esprit de religion. Cette grâce des saints découlait de leurs âmes dans son âme comme une rosée’. (Volume I ch XI)

Sainte Thérèse d’Avila veillez sur notre petit Bethléem

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